Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le président de la CAMP également vice-président de la CODENOC se dit satisfait de l’accueil réservé au chef de l’Etat le 31 octobre dernier. Pour Dr Saliou Bella Diallo, la démocratie est en train de faire son chemin en Guinée et que leur victoire est « réellement nette » vis-à-vis du FNDC. Par ailleurs le porte-parole de la mouvance présidentielle soutient : « tant qu’ Alpha Condé est au volant, je reste son apprenti ».
Actualité oblige, la CENI propose la date du 16 février 2020 pour la tenue des législatives. Quel est votre point de vue ?
La CENI c’est une institution républicaine qui est la seule habilitée à organiser les élections et referendum en République de Guinée. Si dans un premier tour, elle avait fixé la date du 28 décembre 2009, c’est elle aussi qui avait reconnu que cette date n’est pas réaliste. S’il propose de nouveau la date du 16 février, en tant que porte-parole de la mouvance présidentielle, je ne peux que saluer et soutenir cette proposition.
Aujourd’hui comment se porte la CAMP ?
La CAMP aujourd’hui est forte de 71 membres. Elle est en train de travailler et de s’impliquer à toutes les activités sociopolitiques et culturelles de la mouvance présidentielle. Nous sommes membre fondateur de la CODENOC, nous sommes vice-président. Nous continuons à travailler sans relâche à tout ce qu’il faut pour que nous puissions nous assurer une majorité absolue au cours des consultations électorales prochaines. Notre objectif aussi est d’assurer un bon développement, un bon résultat au cours de ce second quinquennat du Pr. Alpha Condé, tout en souhaitant que le referendum puisse s’organiser dans la paix et dans l’unité afin que cet acquis fasse parti du bilan du Pr. Alpha Condé.
Le 31 octobre dernier, la CODENOC a accueilli le chef de l’Etat de l’aéroport Gbessia au palais Sékhoutoureya. D’abord qu’est-ce qu’on peut retenir de cette mobilisation ?
Je suis vice-président de la CODENOC et fondateur. Nous avons été les premiers à proposer un accueil au Pr. Alpha Condé lors de son retour de mission de la Russie et
d’autres pays. Nous avons eu à travailler étroitement avec le RPG/AEC avec tous les partis alliés ainsi que la société civile et des personnalités ressources. Nous sommes satisfaits de ce résultat et nous allons tirer les leçons pour encore aller toujours de l’avant pour ne jamais reculer.
Le Professeur mérite une réception grandiose. Puisque toutes ses missions à l’extérieur, c’est pour se préoccuper des problèmes vitaux de la Guinée. Ces dernières années lorsque l’opposition disait que le président voyageait beaucoup, je leur disais d’être tranquilles, c’est son travail. Il a mobilisé plus de 100 millions de dollars de promesse de financement et ça c’est du jamais vu et ça lui a permis de démarrer beaucoup de projets dans les secteurs d’énergie, mine, agriculture, élevage, transport, industries, etc.
Quand il sort nous attendons des résultats. Donc, c’est notre champion. C’est lui qu’on a présenté comme candidat aux élections de 2015.
Donc, notre victoire est réellement nette vis-à-vis du FNDC et nous comptons continuer pour assurer au monde entier que nous détenons la majorité absolue au niveau de cette concurrence démocratique.
Lors de cet accueil, certains leaders de la mouvance ont estimé que « c’est du jamais vu », d’autres parlent d’un « accueil historique ». Vous vous étiez président de la commission santé. Est-ce que vous pouvez nous faire l’état de lieu au niveau de la santé ?
La réception du président est une activité qui met en branle toute la ville de Conakry et les villes environnantes. On a mis une toile d’araignée couvrant les préfectures voisines ainsi que la ville de Conakry. Nous avons mis donc des points fixes, des points semi-mobiles et des points mobiles couvrant toutes la zones en question jusqu’à Coyah, Dubréka. Puisque nous connaissons que les motards ainsi que tous les chauffeurs de véhicules peuvent provoquer des accidents, mais aussi des personnes en tenues à tout lieu peuvent être agressés, être blessés ou en tout cas être endommagés. Donc nous devrions assurer la prise en charge de toutes les victimes à temps pour éviter des dégâts importants qui peuvent aller jusqu’à la mort. Ce qui a valu que nous nous sommes battus par des cotisations, des assistances auprès des personnes ressources pour assurer les moyens nécessaires. Et là, toutes les institutions agissant au niveau de la santé nous ont aidé pour avoir les consommables, la logistique nécessaire pour faire notre travail. Je profite de cette occasion pour féliciter tous les donateurs. Ils nous ont permis d’avoir un bon résultat, puisqu’il n’y a eu que peu de blessés. Il n’y a pas eu de décès, ça c’est un résultat vraiment éloquent et ça prouve que notre organisation a été fiable et viable. Nous nous réjouissons du résultat.
Mais il y a que vos opposants parlent de plusieurs milliards décaissés pour mobiliser les gens. En dehors de ça, ils déclarent qu’une bonne partie de cet argent a disparu…
Vous savez, on n’empêche personne de dire ce qu’il veut. En réalité nous connaissons des gestions. Nous avons connu des gestions qui ont décaissé des milliards pour changer des poteaux électriques qui étaient très beaux avec des ampoules très lumineuses qui ne causaient pas de problème par d’autres poteaux vilains avec une morphologie tellement bizarre. Nous connaissons des gestions qui ont démonté des rails pour les vendre à l’étranger, des gestions qui ont liquidé Air Guinée, alors qu’il envoyait tous les pèlerins Guinéens et même des pays de la CEDEAO au pèlerinage. Nous connaissons des gestions qui ont fermé toutes les sociétés commerciales et même des banques nationales telle que Crédit national le même jour en surprenant tous les usagers et on en a profité pour bouffer. Nous connaissons des gestions qui ont géré des reformes telle que Départ volontaire pour en faire assez de truc.
Nous, nous savons ce que nous avons fait. Je viens de vous dire au niveau de toutes les commissions, il y a eu des bonnes volontés, des opérateurs économiques qui ont contribué. Il y a eu des transporteurs, des commerçants qui ont aidé beaucoup, des amis de la mouvance qui ont aidé. Donc, ces allégations ne nous ébranlent pas. Les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent.
Au niveau de la santé, on est parti de zéro pour faire des cotisations, des contributions volontaires. Nous avons exécuté à travers un plan d’action opérationnelle des activités qui nous ont coûté mais qui ont permis d’avoir un résultat très encourageant.
Ceux qui parlent, ce sont des gens qui n’osent pas venir face à face devant l’écran et les micros pour pouvoir parler sérieusement. Puisqu’ils savent comment ils ont géré ce pays. Ils connaissent où le président a pris le pays pour pouvoir le sortir du trou. Moi je pense que les gens doivent être modeste, s’ils n’ont pas de preuve, ce n’est pas la peine de désorienter et intoxiquer l’atmosphère.
Depuis que le FNDC a commencé ces manifestations, on enregistre déjà plus de 10 morts. En tant que porte-parole de la mouvance, quelle solution pour sortir de cette crise ?
D’abord, il faut reconnaitre qu’il y a quand même une amélioration. Ils ont enregistrés une première marche sans pertes en vie humaine, une deuxième marche jeudi dernier, ils n’ont eu qu’un cardiopathe qui a succombé après avoir marché, il ne devait pas le faire. C’est sûr que son médecin l’aurait dit d’éviter les efforts physiques intenses et c’est ce qu’il a fait. Donc, il n’a pas pu se sauver, nous le regrettons. Dans tous les cas, nous au niveau de la mouvance nous nous inclinons pieusement et nous adressons les condoléances à toutes les familles qui ont perdu des proches au cours de ces manifestations.
Ce qu’on peut dire, ce qu’on fournisse de tous les côtés aussi bien de la mouvance que de l’opposition des efforts pour améliorer notre démocratie pour éviter des pertes en vie humaine pour éviter des dégâts importants, des dégâts matériels financiers et humains que ça soit des blessures, ça peut entrainer des infirmités irréversibles.
C’est la démocratie, la manifestation c’est un droit de toutes les tendances à se prononcer, mais dans les limites des règles démocratiques. Donc, nous en profitons pour faire appel à toutes les institutions démocratiques pour que nous puissions fournir des efforts afin qu’on parvienne à améliorer notre méthodologie.
La dernière marche du FNDC a connu la présence de Bah Oury qui contre toute attente s’est salué avec Cellou Dalein Diallo. Depuis dans les quartiers certains militants de l’UFDG caressent le rêve de revoir ensemble Cellou et les anciens responsables du parti des années 2009-2010, se battre pour les présidentielles à venir ?
Depuis que j’ai quitté l’UFDG je ne suis jamais allé parce qu’eux ils ont mis une barre dessus. J’ai perdu ma mère ici, individuellement nous avons des rapports avec tous les militants du parti. Ils sont reconnaissants vis-à-vis de moi et n’ont pas coupé les relations personnelles que nous entretenons et que nous continuions à entretenir ensemble. Mais les responsables de l’UFDG jusqu’au sommet ne souhaitent pas une reprise de quoi que ce soit. Mais moi ce que vous devez comprendre j’ai toujours appartenu tout au long de la deuxième république à l’opposition avec des leaders qui sont mes maîtres qui sont les défunts Siradio Diallo, Bâ Mamadou, Jean Marie Doré et ensuite le Pr. Alpha Condé. J’ai toujours dis que ces quatre personnalités sont mes maitres en politique, les trois étant décédés celui qui est là tant qu’il est au volant même si j’ai 5 permis je suis apprenti, je suis derrière lui et on est ensemble, ça, ce sont les circonstances.
Mais ce que vous ne savez pas ces mêmes responsables du parti (UFDG, ndlr) lorsque nous nous sommes brouillés pour des causes sérieuses, on jurait que je n’allais jamais retourner à l’UFDG et jusqu’à présent moi je n’ai jamais tenté de retourner, ça n’a jamais été mon problème. Rassurez-vous que je suis avec le Pr. Alpha tant qu’il est volant c’est mon maître moi je suis son apprenti, ça c’est irréversible et irrévocable.
Votre Message
Je dis aux Guinéens que la démocratie est en train de faire son chemin. C’est un acquis. Si nous nous comparons aux autres pays, nous constatons que la Guinée bouge et donc en réalité il n’y a pas de régionalisme en Guinée. Ce sont nous les politiques qui insinuions beaucoup de choses qui vont entrainer des dégâts permanents indélébiles et implacables. Je souhaiterai que chacun de nous puisse avoir une conduite tout à fait décente et fine afin que nous limitions les dégâts. Il faut qu’on soit uni et qu’on favorise en premier lieu le travail pour que nous puissions être heureux les années à venir. Donc, j’en appelle à tout le monde à l’unité à la paix et au travail pour un développement harmonieux et équilibré.
Entretien réalisé par Sadjo Diallo