Femme-bouclier à wanindara : « Le ministre de la sécurité devait démissionner » dixit Hadja Maïmouna Bah.
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Dans un entretien qu’elle a accordé à notre reporter ce jeudi, 30 janvier 2020 ; la présidente des femmes du FNDC Hadja Maimouna Bah condamne avec la dernière énergie la vidéo d’une dame maltraité et placée par des policiers comme bouclier contre les jets de pierres des manifestants, lors de la dernière manifestation du front. Malgré les multiples marches pacifiques organisées par les femmes du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) pour dénoncer les tueries sur l’axe, des morts sont enregistrées à chaque manifestation.

« Nous sommes dans la plus grande désolation parce que nous avons atteint un niveau très élevé du non-respect de l’être humain, c’est la déshumanisation. Je regrette tout cela, je pense que c’est une honte pour notre pays. Aujourd’hui le ministre de la sécurité à mon avis devait démissionner, parce que ce n’est pas à son honneur, ce n’est pas l’honneur de tous les dirigeant de ce pays », a-t-elle entamé.

Dans tous les pays du monde, on respecte les femmes, dit-elle, ici c’était les jeunes au début, on en a tué plus de 140 depuis 2010, après on s’attaque au symbole de notre culture, le symbole de

notre peuple, c’est-à-dire les personnes les plus respectées, on n’épargne pas les vieux, c’est maintenant les femmes. Je crois que maintenant on atteint le creux dans la vague. Trop, c’est trop ! Il faudrait qu’on se regarde dans le miroir pour dire c’est assez à ce gouvernant pour dire c’est assez à cette façon de martyriser sa population. En tant que femme, je suis meurtrie aujourd’hui et j’ai honte.

« On va se retrouver en réunion pour voir qu’est-ce que nous allons faire parce que nous ne pouvons pas nous taire devant des situations qui crèvent les yeux, devant des situations qui mettent à nu toute la population guinéenne. Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous sommes une population comme les autres, dans tous les pays du monde la femme est respectée, les morts sont respectés, c’est une question de droits humains. Pourquoi dans notre pays ce sont des choses qu’on banalise le plus ? Ce n’est pas normal et nous allons continuer à manifester jusqu’à ce que nous soyons entendues et comprises par tout le monde », a  souligné Hadja Maïmouna Bah.  

Aïssatou Diallo