Les élections législatives initialement prévues le 16 février 2020 ont été reportées par le chef de l’Etat Alpha Condé au 1er mars 2020 à travers un décret rendu public, lundi dernier. Depuis cette annonce, les acteurs politiques réagissent à hue et à dia.
Selon la tête de liste du RPG/Arc-en-ciel à la représentation proportionnelle aux élections législatives, le report des législatives pour des raisons techniques ne changera en rien le processus électoral.
« Nous sommes dans la dynamique de la campagne. Il y a eu des propositions faites par la CENI pour reporter les élections de deux semaines. On ne peut que saluer cette décision dans la mesure où nous cherchons à avoir des élections transparentes dont les résultats auront zéro contestation. Ce report est purement technique d’après ce qu’on dit. Nous souhaitons avoir des élections crédibles et transparentes », a souligné Zalikatou Diallo.
Cependant, Abdoulaye Kourouma, président du RDR candidat à ces élections, lui, suspend sa participation au sein du processus électoral en cours et entend porter plainte contre l’institution en charge d’organiser les élections législatives.
« Nous venons de sortir d’une rencontre, et tout le monde est unanime que nous allons porter plainte. Nous avons saisi nos avocats, et ils sont en train de travailler. Pour le moment, nous suspendons notre participation du processus jusqu’à voir ce que nos avocats nous recommandent ce qu’il faut faire », a-t-il confié à nos confrères du site mosaiqueguinee.com.
Pour Bah Oury, président de l’UDD, il est très difficile de se mettre dans la pensée du président pour savoir si le report des élections est une occasion pour les autorités de coupler leur volonté d’organiser un référendum et les élections législatives. « Mais si telle est le cas, ça ne m’étonnerait guère, puisque c’est cette musique qui prévaut pratiquement depuis plus d’un an dans la manière de gérer le pays. Ceci dit, le report n’apporte pas de valeur ajoutée en ce qui concerne la qualité de l’organisation de ces
législatives. Parce que, il faut le rappeler, la qualité du fichier y fait défaut, de manière claire, le fichier électoral est profondément corrompu et aucune élection ne peut se faire avec un niveau de transparence satisfaisant avec un tel fichier », déclare l’ancien ministre de la Réconciliation nationale.
Il faut rappeler samedi dernier, lors de l’assemblée générale du RPG/AEC, Alpha Ibrahima Keira, avait au nom dudit parti demandé le président de la République de ne reporter la date du 16 février 2020 pour la tenue des législatives. Selon l'ancien ministre de la Sécurité, « il ne serait pas loyal ni sérieux de la part que ça soient des marabouts, que ça soient des artisans ou de qui que ce soit, de venir fatiguer monsieur le président de la République pour lui dire de dire à la CENI de faire rétropédalage. Nous ne ferons pas de marche arrière », avait-il déclaré, avant d’ajouter : « Au nom du parti, nous demandons au directeur du protocole, de ne jamais introduire des gens à la présidence pour venir fatiguer monsieur le président qui a du travail et qui veut que nous allons aux urnes, conformément à la volonté populaire ». Un appel qui n’a pas du tout été entendu à Sékhoutoureya.
Sadjo Diallo