Révision constitutionnelle
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«  On devrait s’abstenir à aller dans une direction qui peut faire ressurgir le Diable.» dixit Bah oury

L’ex-vice président de l’UFDG BAH Oury était l’invité de la Radio Espace.fm ce mercredi, 08 Mai 2019, dans son émission les ‘’Grandes Gueules’’ dans cet entretien le président de mouvement ‘’UFDG’’ renouveau apporte ses conseils aux militants et sympathisants du parti au pouvoir  dans cet élans de révision de la constitution, parce que selon lui,  Alpha Condé  a payé une lourde tribu pour la démocratisation de ce pays. Lisez.

Bonjour M. Bah, Quand dites vous de ces velléités de troisième mandat.

Tous que je peux dire, je connais le RPG. Nous avons évolué très longtemps ensemble dans l’opposition contre le PUP lorsque le feu général Lansana Conté était au pouvoir. De tous les combats, les militants du RPG étaient sur le devant de la scène. Ils ont payé beaucoup de tribus, il y a eu beaucoup de gens qui ont été tués, arrêtés, d’autres exilés. Le président Alpha Condé lui-même a fait deux ans de prison. Il n’a eu la vie sauve que par la ‘’barraca.’’

Donc de ce point de vu, en ce qui concerne l’expression du combat démocratique, ils ont assumé une bonne partie de l’histoire de ce pays. Raison pour laquelle, on ne peut pas se permettre que dans le rang du RPG qu’un reniement de leur combat, de leur identité, de leur sacrifice antérieur puisse être permis. Lorsque que vous voyez certaines choses,  l’entourage présidentiel, il y a beaucoup de gens qui étaient dans l’entourage du président Lansana Conté.

Et je crois que la défaite idéologique qui pourrait s’en suivre, c’est que la victoire du ‘’Koudéïsme’  sous une autre forme l’emporte au détriment de ceux et de celles qui se sont toujours battus, soit dans une dynamique démocratique, dans une espèce de stabilité constitutionnelle, parce que c’est ça qui a fait la raison de notre combat.

Le président Alpha Condé depuis sa prime jeunesse, militant pour l’indépendance, militant anti dictature du premier régime, qui, lui a valu d’être condamné. Il a payé une lourde tribu pour la démocratisation de ce pays, il faudrait que de ce point de vu, qu’on  rende à César ce qui appartient à César. Et qu’on fasse tout pour que la victoire idéologique soit à côté de ceux qui se sont toujours battus pour la démocratie.

Quand le président dit qu’il à l’écoute du peuple et que c’est la volonté du peuple qui se fera, a-t-il le droit de s’exprimer ainsi alors que c’est une question qui est réglé par la constitution sur dans les articles sur le nombre et la durée du mandat présidentiel. Est-ce qu’il a besoin de dire à nouveau qu’il sera à l’écoute du peuple ?          

Personnellement, ça n’engage que moi.  Moi, je dis vu l’histoire, vu la situation que nous avons vécu durant la décennie 2000, 2010, du fait du ‘’ Koudeï ’’ on devrait s’abstenir à aller dans une direction qui peut faire ressurgir le Diable qui seulement endormi.

Vous qui avait côtoyé Alpha Condé, Est-ce que vous croyez qu’Alpha Condé cédera à ces sirènes là ? Personnellement quel est votre sentiment là-dessus ?

L’espoir que je fonde, c’est que le président de la République Alpha Condé aille dans le sens de respect de la constitution telle qu’elle est à l’heure actuelle. Qu’il puisse sortir par la grande porte en faisant en sort qu’il soit le premier des chefs d’Etat guinéen à avoir assumé et organisé une alternance démocratique paisible.

Vous savez le terme bâtisseur, ce n’est pas seulement le bêton, ce n’est pas seulement les routes. Le Bâtisseur c’est ce lui qui stabilise un pays qui le met sur les rails. Le fait d’assumer une alternance positive démocratique stable, apaisé fera de tel sorte que c’est lui qui assumera cette responsabilité là en tant que président de la République restera  pour très longtemps dans les annale de l’histoire de ce pays là.

Vous qui avez observé la scène politique guinée depuis la CNT jusqu’à aujourd’hui Est que vous estimez comme bon nombre d’observateur que oui ! Il y a lieu de toucher à cette constitution ?

Vous savez en Guinée le droit n’est pas appliqué correctement. Vous voyez des institutions comme l’Assemblée Nationale. L’Assemblée Nationale est loin d’exploitée toutes ses capacités en son ceint permettant une meilleure gouvernance, un meilleur contrôle de l’exécutif. Les députés il y a certains qui se débattent mais la grande majorité des députés non pas encore assumé la prise en compte leur rôle de député. Vous voyez dans le secteur de l’administration de manière générale. Le droit est mis à côté au profit d’un comportement de caporal chef.

Notre pays à des lacunes dans l’application des droits. De ce point de vu, changer des lois au détriment comme quoi ? Elles ne sont pas adaptés ce serait une inflation de texte qui ne résolve pas des problèmes, parce que d’abord il y a une question d’estimation de l’esprit de droit qu’il faut mettre en avant pour que la Guinée puisse être mieux gouvernée.

Aujourd’hui l’instrument qui est souvent utilisé pour défendre cette constitution au delà de dénonciation c’est bien les manifestations pacifiques, des meetings  pour s’exprimer. D’abord dans un premier temps ces manifestations restent interdites et dans la pratique il y a des opposant qui se  font arrêter c’est le cas récemment à Kindia. Pour le cas de Kindia quel appréciation faites vous et comment vous entrevoyez pour la suite de ce combat ?

Vous savez, je suis venu en politique très jeune. J’ai souffert de la situation de la Guinée durant le premier régime, c’est la raison pour laquelle, le premier acte que nous avons fait à la suite de la disparition du président Sékou Touré, c’était de se battre pour qu’il ait des organisations de défense de droit de l’homme dans ce pays.

Et nous avons été le promoteur bien entendu avec des proches du président Alpha Condé, comme Christian Sow, comme tant d’autres pour mettre en place l’organisation guinéen pour la défense de droit de l’homme. Donc, c’était un premier geste pour permettre aux guinéens quel que soit leur sensibilité, quel que soit leur opinion de pouvoir agir en toute liberté dans le respect bien entendu de règle général en ce qui concerne le droit à la manifestation. C’est un aspect extrêmement important qui me tient toujours à cœur presque 30 ans après cette période.

Le droit de manifestation doit être garantie doit également de permettre à chacun de s’exprimer librement sans crainte. Vous savez, il y a des dérives qui ont été constatés. Le droit à manifester pacifiquement sans mettre en danger d’autres qui peuvent avoir d’autres façons de faire, d’autres manières de panser a été surtout ces dernières années, complètement mis de côté au profit d’une prise d’otage d’une communauté ou d’une entité pour servir d’intérêt particulier.

Il faut faire de telle sorte que la manifestation entre dans le cadre d’une expression démocratique pure et non pas une certaine forme de délinquance qui se cacherait derrière. La manifestation, dès qu’elle est pacifique non violente doit être permise parce que c’est une manière de faire en sorte qu’une partie du peuple exprime son point de vu. Si on l’étouffe, il va de choix que ce n’est plus le peuple qui s’exprime que c’est une minorité qui s’exprime qui a l’autorisation et l’aval des autorités en place. Et cela ne serait pas en faveur d’une réelle expression populaire de l’ensemble des citoyens.

Ce que je dois dire par rapport à cet aspect de manifestation, il faut qu’il ait une culture démocratique ; que je ne peux pas aller à l’encontre des pensées et des attitudes d’honneur. Donc, il faut que je me réserve et je me discipline. Actuellement par rapport à l’action qui consiste à manifester, la manifestation est un dernier recourt dans un processus politique. Vous devrez au préalable sensibiliser, vous devrez au préalable informer les gens des risques qu’il y a sur l’initiative d’emprunter telle voie ou de telle autres.

Une synthèse d’Alpha Amadou Diallo