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Il y a une semaine, une délégation de membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a été reçue par le responsable de la division Afrique de l’Ouest de l’Union européenne. L’opposante Marie Madeleine Dioubaté nous dévoile l’objet et les conclusions de cette audience et se prononce sur l’instruction que le ministre des Affaires Etrangères a donnée aux ambassadeurs de la Guinée, consistant à justifier au niveau international ce qui serait le bien-fondé de l’adoption d’une nouvelle constitution. 

Interview.

Vous et d’autres membres du FNDC avez été reçus par des représentants de l’Union européenne. Qu’est-ce qui a filtré de cette rencontre ?

Marie Madeleine Diuobaté: nous avons été effectivement reçus dans les locaux de l’UE par la personne en charge de la division Afrique de l’Ouest et principalement des relations UE/Guinée et Guinée Bissau.

Nous avons exprimé nos inquiétudes quant à la situation socio-politique de notre pays notamment en raison de la volonté du pouvoir de modifier la constitution afin de maintenir le président de la République en poste au-delà de son 2ème et dernier mandat.

 

Nous avons souligné le risque de déstabilisation de notre pays , mais également de la sous-région déjà fragilisée par les problèmes du Mali, au Burkina faso, les futures élections présidentielles en Côte-d’Ivoire, et de voir à nouveau un afflux massif de jeunes guinéens vers l’Europe.

L’Union Européenne nous a fait également part de sa position qui est la suivante : 

L’Union Européenne soutient le respect strict de la constitution avec la limitation du mandat présidentiel à deux mandats dans tous les pays de la CEDAO, elle soutient également la position de la CEDEAO sur la limitation des mandats présidentiels qui a été actée par la signature d’un protocole sur la bonne gouvernance et la démocratie.

Les dirigeants de tous les pays avaient approuvé la signature de ce protocole portant sur la limitation du mandat présidentiel à l’exception du Togo où le Président Faure Gnassingbé Eyadema a entamé son troisième mandat (la limitation de mandat présidentiel ne figure pas la constitution togolaise) ni de la Gambie dirigée à l’époque par Yahya Jammeh qui assumait son quatrième mandat.

Enfin,

en aucun cas l’UNION Européenne ne cautionnera la modification ou la révision de la  constitution pour permettre à Monsieur Alpha Condé de s’éterniser au pouvoir.

L’UNION Européenne est par ailleurs préoccupée par la situation de notre pays, surtout si la situation actuelle continue  avec la restriction des libertés. Elle est également inquiète par la possibilité d’un glissement du calendrier électoral, notamment des législatives. En effet il est peu probable que les élections législatives soient tenues  d’ici la fin de l’année, car suite à l’audit du fichier électoral qui a été effectué, des recommandations ont été données pour réviser le fichier électoral en profondeur afin d’aller vers des élections apaisées. Malgré ces recommandations, le  fichier électoral n’a toujours pas été assaini.

Pour conclure , l’union Européenne et la communauté internationale ne peuvent pas accepter, ni cautionner un changement de la constitution. Ce serait renier leurs principes fondamentaux sur la promotion des institutions fortes qu’elles prônent partout dans le monde et les valeurs de la démocratie.

Le ministre des Affaires Etrangères a écrit aux ambassadeurs, leur demandant de convaincre les pays étrangers du bien-fondé de l’adoption d’une nouvelle constitution. Qu’en dites-vous ?

Je pense que les autorités de notre pays ont été surprises par la forte résistance de nos compatriotes, ils ont pensé pouvoir faire passer leur projet sans trop d’ambages et réitérer le coup KO. C’était sans compter sur la très forte mobilisation des guinéens de l’intérieur et de l’extérieur.

Les autorités de notre pays ont oublié que schématiquement la constitution est une loi fondamentale, et que “la loi fondamentale est la traduction du pacte social conclu entre toutes les composantes du pays. Parce qu’elle incarne l’adhésion de l’immense majorité́ des éléments du corps social, la Constitution bénéficie d’une légitimité́ érigée en mythe sacralisé “

Or, leur projet n’a pas l’adhésion de la grande majorité des guinéens, qui vivent pour la plupart dans la misère. En agissant comme il le fait, le gouvernement affaiblit la constitution et viole le droit. Il y a des principes intangibles, comme la limite constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels, qui est fixé à 2 mandats. Le Président et son clan devront respecter cette règle pour assurer la stabilité et la prospérité de notre pays.

Pendant dix ans ils n’ont rien entrepris pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens, pire ils les ont appauvris, les ont expropriés, ils ont affaibli nos institutions qui sont toutes inféodées au parti au pouvoir.

La communauté internationale n’est pas dupe, la lettre explicative que le ministre des Affaires Etrangères a adressé à toutes les représentations diplomatiques n’y changera rien. Je pense qu’au contraire cette lettre a affaibli le pouvoir qui a besoin de leur caution pour faire passer en force leur projet de réforme constitutionnelle qui n’honore pas notre pays.

D’autre part, la communauté internationale sait par expérience que lorsqu’un dirigeant tente de changer les règles établies simplement pour rester au pouvoir, il y a un grand risque d’engendrer instabilité et conflits, comme nous l’avons vu au Burundi.

Nous commençons à enregistrer des défections et il se pourrait que ce ne soit que le début. S’il ne prend pas garde, le président sera isolé, lâché par tous ses “amis” ou “conseillers “, soucieux de leurs seuls intérêts personnels.

Pour conclure, la communauté internationale souhaite jouer un rôle suffisamment constructif et contribuer davantage à édifier des institutions fortes et durables, indispensables au développement, la stabilité et la paix de nos jeunes États. En aucune manière, elle ne contribuera à la déstabilisation de notre pays en soutenant une présidence à vie du président Alpha Condé.

Source Guinée114.com