Grève des enseignants : Aboubacar Soumah a-t-il failli à ses engagements ?
Imprimer
Affichages : 5979

Note utilisateur: 0 / 5

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Les salles de classe peinent à rouvrir en Guinée ! Annoncée pour le mercredi 3 octobre 2018, cette rentrée des classes n’est pas encore effective dans plusieurs établissements scolaires de Conakry et de l’intérieur du pays.

Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée a déclenché une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire nationale à la veille de la rentrée des classes. Ce qui est pourtant contraire au protocole d’accord que son Secrétaire Général avait signé.

En effet, sous l’égide d’experts du Bureau International du Travail, le Gouvernement guinéen avait engagé des discussions avec plusieurs centrales syndicales, y compris le SLECG. A l’entame de leurs discussions, les parties se sont engagées à observer une « trêve ». A travers un document appelé « Feuille de Route pour la mise en place d’une trêve pour la relance économique et la promotion du progrès social en Guinée », Aboubacar Soumah et ses pairs ont pris un certain nombre d’engagements. Dans le dit document, il est prévu que « Pendant la période de mise œuvre de la feuille de route et de préparation du forum national du dialogue social, les acteurs s’abstiennent de poser des actes tendant à perturber la dynamique de construction du dialogue social mise en route ».

Ce document qui a été signé le 14 septembre 2018 engageait le SLECG et les autres centrales syndicales à l’observation d’un temps moratoire. Ce qui n’a pas été respecté par Aboubacar Soumah et ses camarades syndicalistes.

Le Gouvernement guinéen qui s’est engagé dans une dynamique d’assainissement du fichier de la fonction publique a récemment décelé de nombreuses anomalies dans le secteur de l’éducation.  Un communiqué du Gouvernement a annoncé le 27 septembre dernier 11.148 personnes qui n’ont pas été identifiées à leurs postes de travail.

Tout comme le secteur de la santé, celui de l’éducation est souvent confronté à ce phénomène. Des agents évoluant dans l’enseignement refusent souvent de rejoindre leurs postes de travails ; Se contentant uniquement de toucher leurs salaires à la fin du mois. Il n’est donc pas rare de voir en Guinée des localités en manque criard d’enseignants. Pourtant, l’Etat a procédé ces dernières années à des recrutements massifs pour combler ce déficit.

Le Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation a informé les personnes n’ayant pas été identifiées qu’une procédure de payement manuel des salaires du mois de septembre 2018 est mise en place auprès des comptables billeteurs des trois Départements de l’Education, des Inspections régionales, ainsi qu’au niveau des structures déconcentrées de l’éducation.

Pour éviter une année blanche, le Gouvernement guinéen entend prendre de nouvelles dispositions. L’équipe dirigée par le Premier Ministre Kassory Fofana compte renforcer la sécurité au sein de tous les établissements scolaires du pays. Au niveau du Gouvernement, l’option d’une année blanche n’est point envisageable.

Après le « refus » des syndicats pour l’obtention d’un compromis autour des différents points de négociation, le Gouvernement guinéen promet également de durcir le ton. Conformément au code du travail en vigueur en Guinée, le Département de l’Education Nationale compte geler les salaires de tous les enseignants qui observeront la grève.

 

In Africaguinee.com