Recensement biométrique : Kankan rafle 30% des kits, Conakry reléguée à 14% – le Bloc Libéral crie au déséquilibre
Imprimer
Affichages : 285

Note utilisateur: 0 / 5

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimouno, tire la sonnette d’alarme sur la répartition jugée inéquitable des kits d’enrôlement biométrique en Guinée. Il met en doute la transparence du processus d’acquisition et pointe un déséquilibre criant en faveur de certaines régions, notamment Kankan.

Un processus opaque à 35 millions de dollars.

Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 10 mai, Dr Faya Millimouno a exprimé de vives inquiétudes concernant le recensement biométrique en cours. Tout en affirmant ne pas s’opposer au principe du recensement, il dénonce le manque de transparence entourant l’acquisition des 6 000 kits utilisés pour l’opération, dont le coût s’élève à 35 millions de dollars.

« On nous a simplement annoncé un matin qu’il y a 6 000 kits. Mais à quel moment a eu lieu l’appel d’offres ? Quelles entreprises ont soumissionné ? » s’interroge le leader du BL.

Selon lui, ce flou pourrait s’apparenter à une mauvaise gestion, d’autant plus préoccupante dans un contexte où plusieurs anciens hauts responsables sont incarcérés pour des faits similaires.

Des kits mal répartis, Kankan largement favorisée

Le point le plus préoccupant, selon le BL, reste la répartition des kits d’enrôlement à travers les régions administratives. Le chiffre qui interpelle : 30 % des kits sont concentrés dans la seule région de Kankan, contre seulement 14 % pour Conakry, pourtant la plus peuplée du pays.

Détails par région :

« Cette répartition inégale donne un net avantage à certaines régions pour peser plus lourd dans la balance électorale », déplore Ibrahima Mbemba Bah, chargé de communication du BL.

Des problèmes techniques aggravés par la saison des pluies

Outre la répartition, le Bloc Libéral souligne des défaillances techniques majeures. En cause : l’alimentation des kits par panneaux solaires, peu fiables en cette saison des pluies.

« Nos militants sur le terrain nous rapportent que plusieurs machines sont à l’arrêt faute d’énergie, notamment en région forestière », affirme Dr Millimouno.

Vers une distorsion du corps électoral ?

Le parti craint que cette situation fausse la représentativité du corps électoral.

« Si une ou deux régions concentrent le plus grand nombre d’électeurs enrôlés, elles pourraient, à elles seules, faire basculer une élection présidentielle. Ce serait un grave recul démocratique », alerte Ibrahima Mbemba Bah.

En résumé :

Amadou Diallo