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Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu samedi 21 décembre à Magdebourg, ville meurtrie par une attaque à la voiture-bélier ce vendredi sur son marché de Noël. Les motivations restent troubles malgré l'arrestation de l'auteur présumé, d'origine saoudienne. « En l'état actuel de l'enquête, il n'est pas encore possible de catégoriser ce qu'il s'est passé », a indiqué la police locale. Le dernier bilan fait état de cinq morts, dont un enfant, et plus de 200 blessés.

Au petit matin, quelques personnes déposaient des cierges sur le porche de l'église Johanneskirche, juste en face du marché, et se recueillaient ou pleuraient. « Je suis triste, je suis choqué. Je n'aurais jamais cru que cela était possible », confie Michael Raarig, ingénieur à la retraite de 67 ans. Le chancelier allemand est arrivé dans la matinée pour se recueillir sur les lieux de l'attaque. 

Olaf Scholz était sur les lieux du drame dans la matinée aux côtés du ministre-président de la Saxe-Anhalt dont Magdebourg est la capitale, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Le chef de l’opposition, le président du parti chrétien-démocrate et favori aujourd’hui pour succéder à Olaf Scholz lors des législatives du 23 février était également présent. L’Allemagne officielle voulait afficher sa solidarité. Des gerbes ont été déposées au pied d’une église voisine des lieux du drame, ce que des habitants de Magdebourg avaient également déjà fait. Lors d’une brève déclaration, Olaf Scholz a déploré le bilan humain énorme après cette attaque à la voiture bélier. Le chancelier veut que l’auteur soit poursuivi avec toute la rigueur possible.

« Il est important, lorsqu’un événement aussi terrible se produit avec autant de blessés et de morts, que nous restions soudés, a déclaré Olaf Scholz. Que la haine ne s’impose pas mais que notre communauté reste animée par la recherche d’un avenir commun. Ceux qui répandent la haine n’ont droit à aucun pardon. L’auteur de cette attaque doit être poursuivi avec toute la rigueur prévue dans notre arsenal juridique. Il en va de notre avenir. »

Des centaines de blessés

La veille, vers 19h (18h TU), une voiture puissante s'est subitement engouffrée dans les allées du marché de Noël local en fauchant un à un les visiteurs sur son passage sur quelque 400 mètres. Le bilan est encore provisoire mais fait état de cinq morts, dont un enfant, et plus de 200 blessés, « dont de nombreux blessés graves et très graves », selon l'autorité régionale.

Plusieurs capitales ont fait part de leur « choc » vendredi, à l'image de Paris, Rome, Madrid et Washington, les États-Unis se disant prêts à « fournir de l'aide ». L'Arabie saoudite, pays d'origine du suspect, a condamné l'attaque et affirmé son « rejet de la violence ».

L'attaque est survenue huit ans presque jour pour jour après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l'Allemagne, en pleine campagne électorale, est en état d'alerte contre le risque d'attentats. Pour les autorités, la date n'est pas une coïncidence et a été choisie à dessein. Mais personne n'en a tiré immédiatement la conclusion qu'il s'agit, comme à Berlin en 2016, d'un attentat islamiste car le profil de l'auteur présumé, présenté dans les médias allemands comme Taleb A., arrêté à bord de la voiture-bélier, intrigue. 

L'auteur présumé de l'attaque meurtrière est « islamophobe », a déclaré la ministre de l'Intérieur allemande Nancy Faeser venue avec le chancelier sur les lieux du drame. Interrogée par des journalistes sur les motivations du suspect, elle a déclaré que « la seule chose » qu'elle était en mesure de confimer est « qu'il est islamophobe » au vu de ses prises de position connues.

Un profil atypique

L’homme âgé de cinquante ans est originaire d’Arabie saoudite et travaillait dans la région. Arrivé en 2006 pour ses études, il avait une formation de médecin psychiatre et avait obtenu le statut de réfugié en 2016 en raison visiblement de son hostilité au régime saoudien. Il exerçait dans la commune de Bernburg, proche de Magdebourg et n'était pas du tout connu pour des sympathies avec la mouvance jihadiste.

Au contraire même, ses prises de positions fréquentes sur les réseaux sociaux dressent le portrait d'un homme se sentant persécuté, ayant rompu avec l'islam et dénonçant les « dangers » d'une islamisation de l'Allemagne. Dans une interview à un quotidien allemand, il se présentait en 2019 comme un « critique agressif de l’islam ». Cet activiste connu dans la communauté saoudienne aidait grâce à un site des personnes persécutées dans son pays à obtenir l’asile politique. 

Son hostilité à sa religion d’origine semble être devenue de plus en plus radicale. Il avait dénoncé le danger d’une islamisation de l’Allemagne. Talew A. se considérait victime de persécutions en Allemagne et dénonçait la police qui aurait refusé de le protéger et un plan pour chasser les réfugiés saoudiens d’Allemagne. Il avait écrit sur les réseaux sociaux que seul le parti d’extrême droite AfD pouvait le protéger. Il avait même émis des menaces, évoquant une possible vengeance et rêvait d’une académie composée d’anciens musulmans pour combattre l’islam en Allemagne. 

Les débats sur l'immigration relancés

Le responsable du parti-social démocrate, Dirk Wiese, a mis en garde samedi contre toute conclusion hâtive. « Il semble que les choses soient ici différentes de ce que l'on supposait au départ », a-t-il déclaré au quotidien Rheinische Post, soulignant que le profil du suspect le désigne plutôt comme un sympathisant du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) ou d'Elon Musk.

L'extrême droite allemande ne s'en est pas moins saisie de cette affaire à l'approche des élections législatives allemandes anticipées du 23 février, où la question de l'immigration jouera un rôle important, après plusieurs attentats commis ces derniers mois par des étrangers. « Quand cette folie prendra-t-elle fin ? », a écrit sur le réseau X la coprésidente de l'AfD Alice Weidel, dont le parti est crédité de la deuxième place dans les sondages, à près de 20%. La formation se place derrière les conservateurs, qui réclament eux aussi un tour de vis sur l'accueil des réfugiés, mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz. « Quand tant de gens viennent chez nous, il faut aussi y regarder d'un peu plus près. On paye maintenant la facture », a jugé l'ingénieur à la retraite Michael Raarig, très critique vis-à-vis du gouvernement actuel.

Rfi