Secteur minier : Doumbouya serre la vis et annonce la fin de l’or brut à l’export
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De retour du Gabon, le président Mamadi Doumbouya a convoqué un conseil ministériel extraordinaire et pris des mesures-chocs pour réorganiser en profondeur le secteur minier guinéen. Licences révoquées, exportation d’or brut en sursis, valorisation locale des ressources : le chef de la junte veut imposer une nouvelle ère de rigueur et de souveraineté économique.

Lors d'une allocution télévisée sur la RTG, le ministre de la Communication, Fana Soumah, a dévoilé les grandes lignes de cette réunion jugée « cruciale » par les autorités. Le chef de la junte a donné instruction au ministère des Mines de retirer immédiatement les permis des sociétés ne respectant pas le Code minier, affirmant sa volonté de restaurer l’ordre et la rigueur dans un secteur vital pour l’économie guinéenne.

La décision la plus marquante concerne cependant l’or. Alors que la Guinée s’apprête à achever « l’une des plus grandes raffineries d’or au monde », le président a exigé des propositions concrètes pour interdire l’exportation d’or non raffiné. Un tournant stratégique pour un pays longtemps cantonné au rôle d’exportateur de matières premières à l’état brut.

« Cette infrastructure est stratégiquement vitale pour notre souveraineté économique », a déclaré Mamadi Doumbouya, ajoutant que « le respect des engagements contractuels et des délais n’est absolument pas négociable ».

Mais la réunion n’a pas été uniquement punitive. Le président a salué le travail du comité stratégique Simandou 2040 et mis en avant les avancées du projet sino-guinéen mené par SPIC à Boffa, où une raffinerie d’alumine est en cours de développement. Pour Doumbouya, cette réalisation marque « une étape majeure vers la transformation locale de la bauxite et l’industrialisation du pays ».

Avec ces annonces, le gouvernement de transition réaffirme sa volonté de maximiser la valeur ajoutée locale des ressources naturelles et de renforcer le contrôle étatique sur un secteur souvent critiqué pour son opacité et ses pratiques peu orthodoxes.

Sibé Fofana