Le clash politique entre Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte-parole du gouvernement guinéen, et son ancienne famille politique, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), s’exporte au-delà des frontières. En visite officielle au Liberia, le 9 mai 2025, le ministre a profité d’une rencontre avec les Guinéens de Monrovia pour vider son sac.

Accueil tendu, discours apaisant

Dès l’entame, Ousmane Gaoual a tenté de désamorcer les tensions qui ont marqué sa visite :

“Même si tu n’aimes pas Ousmane Gaoual, tu peux lui parler. On n’a pas besoin de se battre, ni de s’insulter. Il va dire ce qu’il veut, on va l’entendre. C’est cette Guinée-là que nous voulons.”

Gaoual revendique son ancienneté dans l’UFDG

Revenant sur son différend avec Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’UFDG, le ministre n’a pas mâché ses mots :

“Quand Cellou Dalein est arrivé à l’UFDG en 2007, cela faisait déjà 20 ans que j’étais militant. C’est moi qui l’ai accueilli, pas l’inverse.”
Se défendant des accusations de trahison, il ajoute :
“J’ai appris la politique avant lui. On a collaboré, mais aujourd’hui, je pense pouvoir faire mieux que lui. S’il pense le contraire, tant mieux : c’est ça, la compétition.”

Sur l’affaire Aliou Bah : “Je ne suis pas juge”

Interrogé sur la situation du président du MoDeL, Aliou Bah, poursuivi pour offense au chef de l’État, Ousmane Gaoual a pris ses distances :

“Il a tenu des propos, le procureur a estimé qu’il a manqué de respect. Mais ce n’est pas moi l’accusateur. Ce n’est pas Ousmane Gaoual qui juge, ni Bah Oury. Le procureur n’est pas membre du gouvernement. Il agit au nom du peuple de Guinée.”

Le ministre dit souhaiter que la justice fasse preuve de clémence :

“Je souhaite que le juge le pardonne et qu’il retrouve sa liberté.”

Saliou Keita