Conakry – L’atmosphère politique se tend à mesure que la Guinée s’approche d’un nouveau cycle électoral. Alors que le débat sur le couplage des scrutins fait rage dans les cercles politiques et citoyens, une voix connue pour sa pondération s’est à nouveau faite entendre : celle de Lansana Kouyaté, ancien Premier ministre et président du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN).
Rencontré à l’occasion d’une conférence de presse discrète mais suivie de près par les observateurs politiques, le leader du PEDN a abordé sans détour la question qui divise : faut-il coupler les élections locales et législatives, voire les organiser en même temps que la présidentielle ? Pour Lansana Kouyaté, la décision appartient à l’État, mais elle doit s’inscrire dans le respect strict des lois en vigueur.
« Le couplage dépend de l’État et les lois doivent être respectées », affirme-t-il d’un ton posé. « Il y a eu des problèmes par le passé. Concernant le couplage, les uns et les autres se sont prononcés. Je me suis également exprimé à l’époque. Si l’État décide de procéder au couplage, c’est probablement par manque de temps pour organiser chaque élection séparément. C’est mon interprétation, peut-être naïve, mais c’est ainsi. En fin de compte, cela ne me pose pas de problème. »
Derrière cette apparente neutralité se cache une volonté ferme : celle de ne pas se laisser distraire par les querelles de forme. Pour l’ancien chef du gouvernement de la transition en 2007, l’essentiel réside ailleurs : se préparer et participer, quel que soit le format retenu.
« Qu’on couple ou non, le PEDN sera partie prenante, j’en suis absolument convaincu », martèle-t-il.
Un message clair envoyé à ses militants et à ses adversaires : le PEDN est prêt à en découdre dans les urnes, avec ou sans couplage. Une position qui tranche avec les appels au boycott ou aux conditions préalables émis par d'autres formations.
Alors que l’incertitude plane encore sur le calendrier électoral, Lansana Kouyaté trace sa route, sereinement, en pariant sur le respect des institutions et la participation active de son parti. Un pari de réalisme dans une Guinée en quête de stabilité
Saliou Keita