Sous un soleil de plomb, la voiture officielle s’immobilise devant la vieille préfecture de Koundara. Amadou Oury Bah, Premier ministre en tournée de sensibilisation sur le recensement biométrique, descend, l’œil attentif, le pas décidé. Après Sambailo et Sareboïdho, c’est ici, dans cette commune frontalière, que la réalité le rattrape : des bâtiments délabrés, des murs lézardés, des toitures prêtes à s’effondrer.
Face aux autorités locales, le constat est brutal. « Ces édifices datent du premier plan triennal d’après l’indépendance. Depuis, rien ou presque n’a été fait », lâche-t-il, visiblement secoué par l’état des infrastructures. Dans cette région stratégique, aux confins du Sénégal, de la Guinée-Bissau et de la Gambie, l’absence de l’État saute aux yeux.
Sur le terrain poussiéreux, Bah ne se contente pas d’observer. Il martèle son message : il est là pour deux raisons. D’abord, pour mobiliser les citoyens autour du Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC). Ensuite, pour prolonger l’initiative d’immersion gouvernementale lancée il y a plusieurs mois.
Mais, très vite, l'urgence s'impose : « Le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat doit agir sans délai, comme cela a été fait dans d’autres régions. Il faut reconstruire, moderniser. Ici, l’État doit être vu et ressenti à travers ses infrastructures ! » tonne-t-il, le regard tourné vers les ruines administratives.
À Koundara, en ce samedi brûlant, Amadou Oury Bah a lancé un signal clair : il n’y a plus de temps à perdre.
Envoyé spécial : Djamilatou Barry