Pédocriminalité dans l'Église : "Une conjonction de facteurs favorise la survenue des violences" sexuelles,
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"L'autorité entre l'adulte et l'enfant est redoublée dans le cas de l'Église", estime ce mercredi sur franceinfo, Nathalie Bajos, sociologue mandatée par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), pour enquêter sur ces violences sexuelles.

"C'est une conjonction de facteurs qui crée cette situation sociale qui favorise la survenue des violences", explique mercredi 6 octobre sur franceinfo Nathalie Bajos, sociologue et directrice de recherche à l'Inserm, mandatée par la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise Ciase) pour enquêter sur ces violences sexuelles.

Selon l'enquête de l'Inserm, 5,5 millions de personnes majeures aujourd'hui ont été confrontées à des violences sexuelles quand elles étaient mineures. 1,2% des personnes ayant fréquenté une institution catholique en ont été victimes dans leur jeunesse, ce qui fait de l'Église, l'institution où le risque de violences sexuelles sur mineurs est le plus fort.

Autoritée redoublée dans l'Église

"Ce n'est pas un facteur, ce n'est pas la domination masculine toute seule, ce n'est pas l'autorité sacrale seule", qui en est la cause, analyse la sociologue. Selon les résultats de l'enquête sociologique menée par l'Inserm, "l'autorité entre l'adulte et l'enfant est redoublée dans le cas de l'Église, poursuit Nathalie Bajos, et c'est sans doute le facteur le plus important, par le caractère sacral de l'autorité du prêtre". "Le prêtre est le représentant du Christ sur Terre, rappelle la sociologue, On ne remet pas en cause l'autorité du

représentant du Christ sur la Terre, et ce que le prêtre demande on le fait."

"Ce dispositif est redoublé symboliquement par le fait que les enfants appellent le prêtre 'mon père' et qu'il existe au sein même de l'Église des dispositifs comme par exemple le dispositif de la confession, qui favorise le quotidien pour assouvir cette autorité"

Nathalie Bajos souligne également qu'il n'existe, au sein de l'Église catholique, aucun "contre-pouvoir qu'on peut trouver dans d'autres sphères sociales""Cette autorité extrême du prêtre, développe la sociologue, rend compte qu'on ait plus de violences dans la sphère de l'Église que dans d'autres sphères sociales, et ce phénomène-là est encore accentué par le fait que l'Église catholique est une institution qui intègre dans ses structures et dans sa culture la différence fondamentale entre les femmes et les hommes, et la domination masculine."

France info