Il aura fallu attendre plus de six décennies d’indépendance pour voir, enfin, un Premier ministre fouler le sol de Termessè, Guingan et Youkounkou, au cœur de la préfecture de Koundara. Ce samedi, Amadou Oury Bah n’a pas seulement fait un déplacement : il a brisé un mur d’oubli long de générations.
C’est dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation pour le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) que le Chef du Gouvernement a entrepris cette tournée historique. À son arrivée, l’émotion a submergé des foules venues massivement l’accueillir : chants, danses, et témoignages vibrants ont transformé cette visite officielle en une véritable fête populaire. Pour ces populations longtemps reléguées aux marges, la présence du Premier ministre sonnait comme une reconnaissance inespérée.
Dans chacune de ses interventions, Amadou Oury Bah n’a cessé de marteler un message clair : sans état civil, il n’y a ni citoyenneté pleine, ni accès équitable aux droits. Il a pointé du doigt les discriminations, parfois sournoises, qui frappent ceux dont les patronymes sont mal perçus ou mal compris dans les méandres administratifs. Face à ce constat, il a promis une administration plus juste, plus humaine, plus proche.
Aujourd’hui, à Termessè, Guingan et Youkounkou, l’espoir est palpable. Pour beaucoup, cette visite du Premier ministre ne restera pas qu'une image forte : elle doit marquer un vrai tournant, celui d’une relation nouvelle entre l’État et ses enfants longtemps invisibles.
Djamilatou Barry