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Depuis près de vingt-quatre heures, une rumeur persistante enflamme les réseaux sociaux guinéens : la célèbre chanteuse Binta Laly Sow aurait sollicité, auprès du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, la libération immédiate d’Aliou Bah, leader du MoDel (Mouvement Démocratique Libéral). Selon ces allégations, l’artiste aurait même menacé de mobiliser massivement des femmes pour organiser une manifestation si sa requête n'était pas satisfaite.

Face à l'ampleur de la polémique, Binta Laly Sow n’a pas tardé à sortir de son silence. Contactée par Guinee360 dans la matinée de ce mercredi 23 avril 2025, la diva du Fouta a exprimé son indignation. « Soub’hanallah! » s’est-elle exclamée, visiblement choquée, avant de démentir catégoriquement les faits qui lui sont attribués.

« Je n’ai jamais rencontré le président Mamadi Doumbouya pour parler de qui que ce soit. Je n’ai jamais demandé la libération d’Aliou Bah, que je respecte en tant que citoyen et homme politique, mais avec qui je n’ai aucun lien personnel ou politique », a-t-elle déclaré, d’un ton ferme. L’artiste a également dénoncé une tentative manifeste d’instrumentalisation de son nom à des fins politiques : « Je suis une artiste, pas une militante politique. Je n'accepte pas qu'on salisse mon image pour des intérêts qui ne sont pas les miens », a-t-elle ajouté.

Une artiste respectée, loin des intrigues politiques

Née à Timbi-Madina, dans la préfecture de Pita, Binta Laly Sow est une figure emblématique de la musique guinéenne et du patrimoine culturel peulh. Depuis les années 1980, elle s’est imposée sur la scène nationale et internationale comme l'une des voix les plus respectées de la musique traditionnelle, portant haut les valeurs de dignité, de courage et d'attachement aux racines africaines.

Avec des titres phares comme Demba Mo Bhe ou Sira Baldé, elle a su conquérir plusieurs générations de mélomanes en Guinée et dans la diaspora. Son style alliant mélodies traditionnelles et modernité, sa voix puissante et son engagement constant en faveur des femmes et de la culture en ont fait une icône admirée bien au-delà des frontières nationales.

À travers sa carrière, Binta Laly Sow s'est tenue éloignée des luttes politiques, concentrant ses prises de parole publiques sur des causes sociales et culturelles. « Mon combat a toujours été celui de la culture et de l’éducation, pas celui de la politique partisane », rappelle-t-elle souvent lors de ses rares entretiens.

Une dénonciation des dérives des réseaux sociaux

Dans sa réaction, l'artiste ne s'est pas contentée de démentir les rumeurs : elle a aussi pointé du doigt l'usage abusif des réseaux sociaux comme outil de désinformation et de manipulation. « Aujourd’hui, en quelques clics, on salit une réputation bâtie sur des décennies de travail. C’est injuste et dangereux », a-t-elle averti, appelant ses compatriotes à faire preuve de discernement et de responsabilité dans la circulation de l'information.

Alors que la Guinée traverse une période sensible marquée par des tensions politiques et sociales, la chanteuse a invité les citoyens à privilégier l'apaisement : « Ce n’est pas en propageant des mensonges qu’on construit un pays. Nous devons au contraire chercher à préserver la cohésion, en respectant chacun dans son rôle et sa mission », a-t-elle lancé.

Un appel à la sérénité

À 61 ans, Binta Laly Sow incarne toujours, avec force et humilité, l’idéal de l’artiste au service de la société. Dans un contexte où l'amalgame entre art et politique est souvent entretenu, sa prise de position résonne comme un rappel nécessaire : celui de l’importance de séparer l’expression artistique des querelles partisanes.

À ceux qui cherchent à l’impliquer dans des affaires qui ne sont pas les siennes, elle répond avec la dignité et la foi qui ont toujours caractérisé son parcours : « Je reste fidèle à mes principes. Je prie pour la paix en Guinée, pour la justice, mais je ne fais partie d’aucun camp politique. Mon engagement est culturel et spirituel. »

À l’heure où la manipulation de l’opinion publique devient monnaie courante, la mise au point de Binta Laly Sow sonne comme une exigence de vérité et de respect, dans une Guinée qui en a plus que jamais besoin.

Amadou Diallo