Le Premier ministre s’est fait recenser ce samedi dans le quartier de Lambanyi, à Conakry, appelant les citoyens à participer massivement à cette opération clé pour la modernisation de l’État.

Une présence symbolique et citoyenne

En ce samedi matin de mai, Lambanyi s’est réveillée sous un soleil de plomb et dans une effervescence inhabituelle. Sur les lieux de recensement, les files s’allongent, la poussière vole, et l’attention se porte bientôt sur une silhouette familière : celle du Premier ministre Bah Oury, venu accomplir lui-même son devoir civique.

Vêtu d’un boubou clair, le chef du gouvernement s’est avancé calmement vers les agents recenseurs, saluant au passage quelques citoyens surpris. Sans faste, il a présenté sa carte d’identité. Un bip, un clic de photo, et le tour était joué.

« C’est un devoir civique », a-t-il affirmé devant les journalistes, rappelant que cette opération de recensement est essentielle à la consolidation de l’État.
« Ce fichier, c’est la colonne vertébrale d’un État moderne. Il permettra une meilleure gestion de nos politiques sociales, économiques… Bref, de tout ce qui structure la vie publique. »

Une mobilisation gouvernementale sur le terrain

Cette visite à Lambanyi s’inscrit dans une série d’actions de terrain menées par les autorités. Depuis plusieurs jours, ministres et cadres du gouvernement sillonnent les localités pour sensibiliser les populations. L’objectif : atteindre un taux d’enregistrement élevé d’ici au 30 mai, date butoir fixée pour cette campagne nationale.

« Nous voulons une base large, solide, pour établir des fichiers fiables. Pas uniquement pour les élections, mais pour tout l’appareil de l’État », a insisté Bah Oury, entouré de jeunes agents recenseurs.

Une scène marquante pour les habitants

La présence du Premier ministre dans ce quartier populaire n’est pas passée inaperçue. Un enfant l’a immédiatement reconnu :
« Maman, c’est le monsieur à la télé ! », s’est-il exclamé, provoquant un sourire amusé chez les badauds.

Un vendeur de beignets, un peu incrédule, observait la scène. Non loin, un agent recenseur glissait à son collègue :
« Tu imagines ? Le Premier ministre chez nous, là, à Lambanyi. Ce n’est pas tous les jours. »

Un geste salué

Avant de quitter les lieux, Bah Oury a renouvelé son appel à la mobilisation citoyenne. Dans la foule, une vieille dame brandissait fièrement son reçu de recensement. D’un ton calme, elle a résumé le ressenti général :

« Aujourd’hui, on a été respectés. »

Alpha Amadou Diallo