Siguiri, 8 mai 2025 – L’ambiance était calme ce jeudi après-midi dans le quartier animé de Pombada, au cœur de la commune urbaine de Siguiri. Les habitués sirotaient leur café, les conversations allaient bon train, jusqu’à ce que l’irruption soudaine des forces de sécurité vienne rompre la routine. Un homme, en tenue militaire impeccable et arborant des galons de capitaine, venait d’être interpellé.

L’opération, menée sous la supervision du colonel Lancinet Keita, commandant du bataillon d’infanterie de Siguiri, a rapidement attiré l’attention des passants. L’individu, dont l’attitude avait éveillé les soupçons d’un agent en civil, a été repéré dans un bar local. « Il avait l’allure d’un haut gradé, mais quelque chose clochait dans son comportement », confie un témoin présent au moment des faits.

Lorsque l’agent l’a abordé pour un simple contrôle d’identité, l’homme a tout de suite affiché une hostilité inhabituelle. Il aurait tenté d’intimider son interlocuteur, allant jusqu’à refuser toute vérification. L’échange a dégénéré en altercation, obligeant les forces de sécurité, alertées en urgence, à intervenir pour maîtriser le suspect. Celui-ci a même tenté de s’enfuir avant d’être rattrapé et conduit au camp militaire de la ville.

Son nom : Mory Kouyaté. Né en 1998 à Conakry, il exerce le métier de chauffeur. Mais ce n’est pas la première fois qu’il joue au soldat. D’après des sources sécuritaires, il aurait déjà été arrêté par le passé dans des circonstances similaires, en possession d’un béret rouge, d’une arme à feu, d’un couteau et... des mêmes galons de capitaine.

Le lendemain, vendredi 9 mai, Kouyaté a été présenté à la presse dans l’enceinte du camp militaire. Silencieux et visiblement embarrassé, il n’a fourni que peu d’explications. L’affaire est désormais entre les mains de la justice, mais les autorités militaires n’excluent pas une enquête plus large sur les motivations réelles du suspect.

Pour le colonel Keita, cette arrestation illustre la détermination des forces de sécurité à protéger l’image et l’intégrité de l’institution militaire. « Nous ne tolérerons aucune usurpation des symboles de l’armée. Le port illégal de l’uniforme est un acte grave qui ne saurait rester impuni », a-t-il martelé.

Alors que l’enquête se poursuit, une chose est sûre : à Siguiri, il ne fait pas bon jouer au soldat quand on ne l’est pas.

Mohamed Traoré