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Reportage – Conakry, la traque des fortunes détournées s’intensifie

Jeudi 29 mai 2025. Dans la salle des ventes de l’AGRASC, à Conakry, une étape décisive sera franchie dans le long feuilleton judiciaire qui secoue les cercles de l’ancien pouvoir. C’est ici que les autorités guinéennes mettront aux enchères plusieurs biens appartenant à l’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, une figure-clé du régime déchu d’Alpha Condé.

Alors même que son procès en appel se poursuit devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), l’exécution partielle du jugement rendu contre lui le 18 décembre 2024 vient d’être enclenchée. En vertu d’une décision autorisant l’exécution provisoire au quart du montant des dommages et intérêts, et ce malgré les recours encore pendants, l’État passe à l’action.

Des immeubles de standing, une école, une usine : la liste des biens saisis est éloquente

L’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) supervise cette vente. Elle porte sur un impressionnant portefeuille immobilier et industriel, réparti entre Conakry et la région de Kankan :

  • Un immeuble de huit étages à Almamya, en plein cœur de Kaloum, centre administratif de la capitale ;
  • Un immeuble de dix étages à Sandervalia, un autre quartier stratégique de Kaloum ;
  • Un autre immeuble R+8 situé à Yattaya, dans la commune de Ratoma ;
  • Une école de cinq niveaux à Missira, dans la préfecture de Kankan ;
  • Une usine agro-industrielle dans cette même localité, avec deux hangars, une grande cour et une vaste plantation d’anacardiers.

Ces biens avaient fait l’objet d’une saisie pénale dans le cadre des procédures visant l’ancien ministre, poursuivi notamment pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux.

Un message politique fort

Cette vente aux enchères publique, au-delà de son aspect judiciaire, envoie un signal clair : les nouvelles autorités guinéennes entendent faire de la lutte contre l’impunité économique un axe central de leur gouvernance. La CRIEF, créée pour traquer les crimes économiques et financiers, commence à produire des effets tangibles.

La mise aux enchères de biens aussi emblématiques que ceux de Dr Mohamed Diané marque une rupture avec l’époque où les proches du pouvoir échappaient à toute reddition de comptes. Reste à savoir si la procédure en appel apportera un nouveau rebondissement dans ce dossier explosif.

En attendant, Conakry retient son souffle. Et les projecteurs sont braqués sur l’AGRASC, où se jouera une partie du sort judiciaire et symbolique de Mohamed Diané.

Aziz Camara