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Conakry, 23 avril 2025. Sous le soleil déjà lourd de la capitale guinéenne, les salons feutrés du Palais du peuple accueillent les Journées du chargeur de Guinée. Devant un parterre de décideurs, d’opérateurs économiques et d’invités internationaux, le Premier ministre Bah Oury prend la parole. Son message est clair, direct, sans détour : le chemin de fer Conakry-Niger doit renaître.

« Nous ne sommes pas là pour faire vivre nos lubies », lance-t-il, d’un ton grave. Dans le silence attentif de l’assistance, il déroule sa vision d’un pays tourné vers l’action, où les infrastructures doivent enfin servir l’économie nationale, et non des ambitions politiques éphémères.

Une ambition ferroviaire continentale

Le projet ferroviaire Conakry-Niger, qui devait relier la Guinée au Mali en passant par la Haute-Guinée, refait surface après plus d’une décennie d’abandon. Pour Bah Oury, cette ligne représente bien plus qu’un simple projet d’aménagement : c’est une colonne vertébrale logistique pour la sous-région.

« Nous voulons que la Guinée devienne un hub de transport », affirme-t-il. « Un pays clé pour l’accès à la mer, pour les corridors routiers et les voies ferrées. Le prolongement vers Bamako est une urgence stratégique. Le ministère des Transports doit passer à la vitesse supérieure. »

Une critique sans fard du passé

Mais le Premier ministre n’élude pas les responsabilités. Il évoque le lancement avorté de ce même projet en 2011, stoppé net selon lui par des intérêts politiques à courte vue. « Des considérations sans vision panafricaine ont enterré un projet qui, aujourd’hui, aurait changé le visage économique de la région. » Son ton se durcit : « Il y a une responsabilité historique des dirigeants. »

Une nouvelle doctrine : l’économie d’abord

Dans un discours aux accents presque philosophiques, Bah Oury pose une équation simple : la politique doit être au service de l’économie. Pas l’inverse.

« C’est l’économie qui est le moteur de l’histoire, pas les caprices du pouvoir. Nous devons sortir du cercle vicieux des politiques autocentrées. » Il poursuit : « Toutes les stratégies économiques doivent primer sur les intérêts personnels. Ce n’est qu’à ce prix que nous exploiterons nos richesses pour le bien de tous. »

En marche vers un autre destin

Ce jour-là, à Conakry, plus qu’un simple appel à la réhabilitation d’une voie ferrée oubliée, c’est une rupture de ton que Bah Oury imprime. Il tente de repositionner le débat national sur des bases structurelles, économiques, régionales. Et face aux urgences d’un pays aux immenses potentialités mais encore trop souvent paralysé par ses propres hésitations, la voie du rail pourrait bien être celle du redressement.

Amadou Diallo