Assign modules on offcanvas module position to make them visible in the sidebar.

Testimonials

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Sandro Rosell
FC Barcelona President

Nous avons 869 invités et aucun membre en ligne

Note utilisateur: 0 / 5

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Mamou, 2 mai 2025. Sous un soleil éclatant et un ciel limpide, la ville de Mamou s’est muée en capitale nationale du fonio. Du 2 au 4 mai, elle accueille un Colloque National sur le Fonio organisé par le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, placé sous le thème évocateur : “Trois jours à Mamou pour valoriser le fonio, trésor de notre terroir.”

Dans la grande salle de conférence, l’ambiance est électrique. Producteurs ruraux, scientifiques, coopératives agricoles, représentants d’ONG, institutions de financement et responsables politiques ont répondu présents. Tous partagent une conviction : le fonio, longtemps considéré comme une céréale « pauvre », est en passe de devenir un levier économique d’envergure pour la Guinée.

Le fonio, au cœur d’un nouvel espoir rural

Dans les travées, Amadou Bah, un cultivateur venu de Dalaba, raconte son parcours avec fierté :

« Il y a cinq ans, je cultivais du fonio pour la consommation familiale. Les marchés n’étaient pas intéressés. Mais aujourd’hui, avec l’appui du PDACG, j’ai pu acquérir une décortiqueuse, et mes revenus ont triplé. Le fonio est devenu rentable. »

Comme lui, des centaines de petits producteurs redécouvrent les vertus économiques de cette céréale. Résistante à la sécheresse, à cycle court, peu exigeante en intrants, le fonio séduit désormais autant les cultivateurs que les entrepreneurs.
Les coopératives rurales, comme celle de Saramoussaya, ont vu leurs volumes de production bondir de 40 % entre 2022 et 2024, grâce à l’introduction de semences améliorées, à la mécanisation partielle et à l’ouverture de circuits d’exportation vers l’Europe et les États-Unis.

Une filière à structurer, un marché à conquérir

À la tribune, Sira BAYO, Présidente de l’Interprofession Fonio de Guinée, évoque les transformations en cours :

« Nous ne sommes plus dans l’expérimental. Aujourd’hui, le fonio est un produit d’export, il entre dans les hôtels, dans les rayons bio à l’étranger, et même dans les cantines scolaires. Notre défi, c’est d’industrialiser sa transformation pour répondre à la demande croissante. »

Elle appelle à la mise en place d’unités de transformation semi-industrielles, à l’amélioration de l’emballage et à la création d’une marque “Fonio de Guinée”, gage de qualité et d’origine contrôlée.
Selon une étude préliminaire présentée au colloque, le marché international du fonio pourrait atteindre 100 millions de dollars d’ici 2030, et la Guinée, premier producteur mondial, a toutes les cartes en main pour devenir leader du secteur.

Une volonté politique affirmée

Dans son discours d’ouverture, le Gouverneur Lamine KEITA rend hommage à la vision du Président Mamadi Doumbouya :

« Le Chef de l’État veut une Guinée qui se nourrit par ses propres mains. Le fonio fait partie de ces solutions locales qui peuvent nous libérer de la dépendance alimentaire. »

Le Gouvernement mise sur le fonio pour diversifier la base agricole, réduire la pauvreté rurale et stimuler l’emploi des jeunes. Le Plan national de relance de la filière fonio, présenté en marge du colloque, prévoit un investissement public-privé de plus de 50 milliards de francs guinéens sur cinq ans.

Un grain aux multiples vertus

Pour Oumar BARRY, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, le fonio est un allié naturel dans un monde en crise :

« Face à la malnutrition, au changement climatique et aux ruptures d’approvisionnement mondiales, le fonio est une céréale résiliente, nutritive, et culturellement ancrée dans nos territoires. »

Le fonio, riche en acides aminés essentiels, sans gluten, avec un index glycémique bas, est déjà présenté par certains nutritionnistes comme le “super-aliment africain” par excellence.

Conclusion : Mamou, le tournant d’un renouveau agricole

À Mamou, la redécouverte du fonio ne relève plus de la nostalgie paysanne. C’est désormais une ambition nationale, portée par les producteurs, les investisseurs, les scientifiques et les décideurs. Le colloque marque un tournant : celui du passage d’un grain ancestral à un moteur de développement économique, social et écologique.

Djamilatou Barry