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Il aura fallu des années de silence, de résignation et de complicité feutrée pour que la justice guinéenne décide enfin de frapper un grand coup. À Sonfonia, ce mardi 29 avril à l’aube, la descente des forces de l’ordre — encadrée par le procureur général et les plus hautes autorités de la capitale — avait tout d’un électrochoc : ciblée, musclée, spectaculaire. C’était le réveil brutal d’un État jusqu’ici somnolent face à la prolifération de la prostitution, de la drogue et de l’insécurité.

Derrière les communiqués officiels et les discours martiaux, un aveu implicite : on a trop longtemps laissé pourrir la situation. La justice parle désormais de "gangrène sociale", mais cette gangrène, c’est elle-même — avec d'autres bras de l’État — qui l’a nourrie en fermant les yeux, en se contentant de rafles ponctuelles, en laissant la responsabilité glisser entre les niveaux de pouvoir.

Le procureur n’y va pas par quatre chemins : certains chefs de quartiers, gestionnaires de marchés, voire autorités territoriales, seraient passifs, voire complices. Ces propos sont graves, mais nécessaires. Car on ne combat pas une hydre en caressant ses têtes.

La prostitution et la drogue, dit-il, vont souvent de pair. Mais ce que l’on tait, c’est qu’elles prospèrent surtout là où l’État est absent, où la misère est reine, où la jeunesse est désœuvrée. Nettoyer les quartiers ne suffira pas. Encore faut-il leur offrir autre chose que la nuit et ses pièges. Il faut une politique sociale, éducative et sécuritaire de long terme — pas seulement des descentes spectaculaires au lever du jour.

Le procureur appelle à l’unité d’action. Il a raison. Mais cette unité ne se décrète pas, elle se construit. Elle exige de la transparence, de la cohérence, et surtout de la volonté politique — à tous les étages de l’appareil d’État. Ce n’est pas seulement à la justice de « sortir les crocs », c’est à toute la société de se lever. Sinon, cette opération ne restera qu’un coup d’éclat sans lendemain.

Aziz Camara