Chronique : Un leader véritablement aimé n'a pas besoin d’acheter des foules, d'intimider ses concitoyens ou de recourir à des mises en scène grotesques pour remplir les places publiques. L’authenticité du soutien populaire se lit dans l’élan spontané, dans la ferveur libre, non dans la peur ou la corruption. Pourtant, à Conakry aujourd'hui, c'est un triste spectacle qui s'impose : une mobilisation factice, arrangée à coups de menaces et de billets de banque distribués à la sauvette, pour tenter de maquiller une réalité de plus en plus évidente.
La population guinéenne, lucide et indignée, assiste à une confiscation méthodique de ses libertés fondamentales : interdiction systématique de toute manifestation citoyenne — sauf bien sûr celles destinées à encenser la candidature de Mamadi Doumbouya. Mais la supercherie est grossière et ne trompe plus grand monde. Les peuples, dans leur sagesse, savent juger. Et tôt ou tard, chacun devra rendre compte devant le tribunal de l’Histoire.
Pendant que des voix innocentes sont réduites au silence par l’arbitraire — traquées, arrêtées, parfois même supprimées —, d’autres, grisés par la promesse de privilèges éphémères, s’exhibent, pancartes en main, pour applaudir ceux qui brisent la nation. À ces complices d’un jour ou d’une ère, il faudra rappeler que la conscience n’a pas de prix et que les générations futures exigeront des comptes.
Aujourd’hui plus que jamais, j’en appelle à la conscience nationale. Guinéens de tous âges et de toutes origines, restons debout. Vigilants, solidaires, résolus. Brisons ensemble ce cycle d’impunité qui défigure notre avenir. Retrouvons la voie de la dignité et des droits reconquis.
Cellou Dalein Diallo