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Depuis plusieurs mois, Djanii Alfa vit en exil à Paris. Loin de son pays, mais plus proche que jamais de ses combats, il vient de lever le voile sur La paix a un prix, premier extrait de son très attendu nouvel album Jour de paix. Toujours fidèle à sa réputation de porte-voix des sans-voix, le rappeur guinéen reste intransigeant dans son engagement artistique, refusant de céder aux pressions politiques ou aux tentations de l’oubli.

Dans ce morceau intense et engagé, « le chef rebelle » n’a rien perdu de sa verve légendaire. Sur une production musicale martelante, ponctuée d’extraits du discours visionnaire de Thomas Sankara, Djanii Alfa lance une mise en garde sans détour : « Faire la paix est mille fois plus difficile que faire la guerre ». Une maxime forte, qui trouve un écho particulier dans l'actualité politique de la Guinée, marquée par des crises institutionnelles à répétition.

Un appel au sursaut populaire

Interrogé sur la portée de son morceau, Djanii Alfa se montre clair : « La paix ne se décrète pas, elle se construit, et cela demande un courage que peu de dirigeants ont aujourd'hui. Le peuple est patient, mais il n'est pas amnésique », prévient-il dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction. Dans La paix a un prix, il dénonce, sans fioritures, la corruption systémique, la restriction des libertés publiques et le dévoiement des idéaux démocratiques.

« On nous parle de stabilité pendant qu'on enterre nos libertés. C'est un marché de dupes que nous refusons d'accepter », scande-t-il, avec la fougue qui a forgé son style unique. Avec ce premier extrait, Djanii Alfa veut réveiller les consciences et rappeler que la paix véritable est indissociable de la justice et de la dignité humaine.

Un concert pour la liberté

Le concert dédicace de Jour de paix est déjà annoncé pour le 3 mai prochain à Paris, une date hautement symbolique, correspondant à la Journée mondiale de la liberté de la presse. Un choix pleinement assumé par l’artiste : « Liberté d’expression, liberté de penser, ce sont mes armes depuis le premier jour. Le 3 mai, ce sera aussi une manière de rendre hommage à tous ceux qui continuent de se battre pour que la vérité ne meure jamais », affirme-t-il avec conviction.

À travers cet album, Djanii Alfa entend non seulement livrer un projet musical dense, mais aussi poser un acte politique fort : celui de la résistance par l’art.

Un parcours forgé dans la lutte

Ce retour remarqué marque une nouvelle étape dans la carrière d’un artiste dont l’itinéraire est indissociable des luttes sociales et politiques de la Guinée contemporaine. Né Alpha Oumar Sow à Labé, au cœur du Fouta Djallon, Djanii Alfa s’est imposé dès les années 2000 comme l'une des voix les plus respectées du rap guinéen.

Son style, à la croisée du rap hardcore et de la poésie urbaine, séduit d’abord une jeunesse en quête de repères. Avec des morceaux comme On tourne en rond ou Chef rebelle, il érige très tôt la contestation en art de vivre. Refusant de se cantonner à un simple rôle d’amuseur public, il prend position sur des sujets brûlants : la violence d’État, la pauvreté endémique, le sort des migrants.

« Être artiste, ce n’est pas seulement divertir. C’est aussi être le miroir de son peuple, même quand le reflet dérange », confiait-il déjà en 2017 lors de la sortie de son album Chef rebelle.

Multipliant les concerts, les tournées africaines et les collaborations engagées, Djanii Alfa s’est forgé une stature particulière : celle d'un rappeur conscient, pour qui la musique n'a de sens que si elle s'accompagne d'un engagement profond.

Un exil imposé, mais une voix libérée

Son franc-parler lui vaudra autant l’admiration de ses fans que l'hostilité des cercles du pouvoir. Face aux menaces, aux intimidations et à la censure, Djanii Alfa choisit l’exil en 2024. Mais loin de l'étouffer, cette mise à l’écart semble lui avoir donné une nouvelle énergie.

« Parfois, pour mieux aimer son pays, il faut savoir s’en éloigner », glisse-t-il avec une pointe d’amertume, mais aussi une détermination intacte. La paix a un prix n’est donc pas seulement une chanson : c’est une déclaration d’intention. Un manifeste pour rappeler que, dans un monde miné par l'injustice, garder foi en la liberté reste un acte révolutionnaire.

Avec ce nouveau projet, Djanii Alfa semble prêt à ouvrir un nouveau chapitre de son combat artistique : plus universel, plus intransigeant, mais toujours profondément enraciné dans l’espoir d’un avenir meilleur pour la Guinée et l’Afrique.

« Ne vous résignez jamais. La paix a un prix, mais l’injustice en a un encore plus lourd », martèle-t-il, déterminé à faire de son micro une arme de construction massive.

Amadou Bonnadjèdjè