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Chronique : Un leader véritablement aimé n'a pas besoin d’acheter des foules, d'intimider ses concitoyens ou de recourir à des mises en scène grotesques pour remplir les places publiques. L’authenticité du soutien populaire se lit dans l’élan spontané, dans la ferveur libre, non dans la peur ou la corruption. Pourtant, à Conakry aujourd'hui, c'est un triste spectacle qui s'impose : une mobilisation factice, arrangée à coups de menaces et de billets de banque distribués à la sauvette, pour tenter de maquiller une réalité de plus en plus évidente.
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Conakry, 23 avril 2025 — La chaleur pèse lourd sur la capitale, mais à l'intérieur du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), l'atmosphère est électrisante. Sous les plafonds de la grande salle de conférence, ils sont là, plus de cent jeunes venus des quatre coins du pays, portés par une même conviction : faire entendre la voix du Forum National des Jeunes des Partis Politiques (FONAJEP).
Dès les premiers instants, la scène est posée. Camara Djénabou Touré, la directrice nationale des affaires politiques, prend la parole, regard franc et voix assurée :
« Le FONAJEP a prouvé qu'il sait se structurer. Il est aujourd'hui un pilier pour notre campagne de sensibilisation au recensement biométrique. »
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Mamou, avril 2025 — Ce vendredi matin, les routes qui traversent le centre de la Guinée sont étrangement silencieuses. Là où d’habitude les camions débordant de sacs de riz, les minibus de passagers et les taxis-brousse klaxonnent dans un vacarme chaotique, ne subsistent que quelques motos errantes et des gendarmes plantés comme des bornes. C’est officiel : du 25 au 27 avril, le pays se met en pause. Pas pour cause de pandémie, ni de crise sécuritaire. Mais pour manifester son « soutien » aux idéaux du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya.
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Sous un soleil de plomb, la voiture officielle s’immobilise devant la vieille préfecture de Koundara. Amadou Oury Bah, Premier ministre en tournée de sensibilisation sur le recensement biométrique, descend, l’œil attentif, le pas décidé. Après Sambailo et Sareboïdho, c’est ici, dans cette commune frontalière, que la réalité le rattrape : des bâtiments délabrés, des murs lézardés, des toitures prêtes à s’effondrer.
Face aux autorités locales, le constat est brutal. « Ces édifices datent du premier plan triennal d’après l’indépendance. Depuis, rien ou presque n’a été fait », lâche-t-il, visiblement secoué par l’état des infrastructures. Dans cette région stratégique, aux confins du Sénégal, de la Guinée-Bissau et de la Gambie, l’absence de l’État saute aux yeux.
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Huit mois. Huit longs mois que Foniké Menguè et Billo Bah, figures emblématiques de la société civile guinéenne, se sont volatilisés. Pas une trace, pas une information tangible sur leur sort. Enlevés en plein jour, dans un pays qui se dit état de droit, leur disparition continue d’alimenter les craintes et de crisper la classe politique. Et pourtant, le silence des autorités judiciaires reste assourdissant.
Mardi dernier, lors d'une conférence de presse, le président du parti Citoyens au Service de la République (CSR), Robert Théa, a exprimé son exaspération. L’enquête annoncée par le parquet général de la Cour d’appel de Conakry semble s’être perdue dans les limbes administratives. Aucun résultat, aucun indice, aucune explication. Le plus troublant ? Selon ces mêmes autorités judiciaires, les deux activistes ne se trouvent dans aucune prison officielle du pays.
Un flou qui inquiète et qui divise
Pour Robert Théa, cette situation est tout simplement "extrêmement inquiétante". Il dénonce une opacité qui alimente toutes les théories, y compris les plus sombres. "L'opposition accuse les autorités actuelles d’avoir commandité leur enlèvement.
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